En décembre 1927, alors qu’il séjourne en Haïti en compagnie de son épouse, Paul Morand se lie d’amitié avec quelques-uns des membres de la toute jeune Revue indigène. À ses directeurs qui lui demandent de bien vouloir rédiger une contribution pour l’insérer dans leur livraison à venir, Morand signe un texte intitulé « Ce que je pense de La Revue indigène », dans lequel, après avoir souligné les qualités et lacunes de la revue, il évoque l’œuvre pour laquelle il a effectué tout exprès ce second voyage aux Antilles et écrit : « Depuis un an, j’étudie votre race. Je publierai sous le titre de Magie noire une série de petits tableaux qui seront comme des projections lumineuses, sous différents angles, d’un problème central. Certains de ces tableaux vous amuseront, d’autres vous déplairont. Avant de juger, attendez d’avoir lu tout le livre : je crois que ma grande sympathie pour les noirs s’y verra avec évidence ; avant la plupart des Blancs, j’aurai cherché à dégager le génie de la race noire et à l’expliquer en France avec impartialité. » « Sympathie », « génie de la race noire »… Ce Paul Morand-là est-il bien celui que l’on connaît ? L’auteur de « De l’air ! De l’air ! », de France-la-Doulce et du Journal inutile ?
Cette monographie vise à revenir sur la période nègre de Morand, à appréhender les sources de sa puissante fascination pour les Noirs avant que la magie ne cesse d’opérer et que ne restent plus de cette époque des textes célébrant une envoûtante beauté et témoignant d’une volonté de percer d’insondables mystères.
Avertissement
Introduction
L’insaisissable
Première partie
« Au seul souci de voyager »
Deuxième partie
« Rien que la terre »
Troisième partie
Magie noire
Quatrième partie
« Paris‐Tombouctou »
Cinquième partie
« Hiver caraïbe »
Exitus. Type nègre
Chronologie
Bibliographie
Index